L’ambassade du Reich est un élément politique essentiel durant l’Occupation.
Palais du Luxembourg
rue de Vaugirard, Paris 6e arr.
Le quartier général de la Luftwaffe (l’aviation militaire allemande) s’installe au palais du Luxembourg.
Le bunker du palais du Luxembourg
Hôtel Lutetia
45, boulevard Raspail, Paris 6e arr.
L’Abwehr (les services de renseignements de la Wehrmacht, l’armée allemande) sont installés à l’hôtel Lutetia.
Ministère de la Marine
2, place de la Concorde, Paris 8e arr.
Le haut commandement allemand de la Marine s’installe au ministère de la Marine.
Le drapeau allemand flotte sur le ministère de la Marine et sur l’hôtel Crillon place de la Concorde
Caserne Prince Eugène
Place de la République, Paris 10e arr.
Les militaires allemands s’installent dans les casernes de l’armée.
Concert de musique militaire place de la République, 1943
Service de la main-d’œuvre
30, avenue Jean-Chiappe (actuellement Georges-Mandel), Paris 16e arr.
Les Allemands supervisent les réquisitions de main-d’œuvre et le Service de travail obligatoire (STO).
Ministère de l’Intérieur
11, rue des Saussaies, Paris 8e arr.
En 1942, la Sicherheitspolizei und Sicherheitsdenst (Sipo-SD, la police de sûreté allemande) emménage rue des Saussaies.
La chambre de tortures de la Gestapo, photographiée après la Libération
Services de propagande allemande
52, avenue des Champs-Élysées, Paris 8e arr.
La Propaganda Staffel est le service de propagande et de censure du Reich.
Hôtel Majestic
5, avenue des Portugais, Paris 16e arr.
Siège du Militärbefehlshaber in Frankreich (MBF), l’hôtel est un centre névralgique du pouvoir allemand
L'Hôtel Majestic
Salle de cinéma
Champs-Élysées, Paris 8e arr.
Soldaten-Kino, cinéma réservé aux troupes allemandes.
Le Soldaten-Kino, avenue des Champs-Elysées, 1940-1941
Musée du Jeu de Paume
Jardin des Tuileries, Paris 1er arr.
Des œuvres d’art sont entreposées dans le musée du Jeu de Paume par l’organisation chargée du pillage artistique de la France.
Brasserie Wepler
14, place de Clichy, Paris 18e arr.
La brasserie de la place de Clichy devient une maison du soldat réservée à la troupe allemande.
La brasserie Wepler devenue "Soldatenheim, kommandantur Gross-Paris" (foyer du soldat allemand), 1942
Hôtel Crillon
10, place de la Concorde, Paris 8e arr.
L’hôtel héberge les officiers allemands.
Le drapeau allemand flotte sur le ministère de la Marine et sur l’hôtel Crillon place de la Concorde
Cité internationale universitaire
17, boulevard Jourdan, Paris 14e arr.
La cité universitaire est occupée par les autorités allemandes, qui utilisent les installations sportives et les logements pour leurs officiers et leurs aviateurs.
Cité Universitaire
Sipo-SD (Gestapo)
72, avenue Foch, Paris 16e arr.
L’hôtel de Lyon-Boussac héberge le siège central des services de sûreté allemands (Sipo-SD) : la Gestapo.
Hôtel Meurice
228, rue de Rivoli, Paris 1er arr.
L’hôtel est le siège du commandement militaire du « Grand Paris ».
Drapeau nazi et soldat allemand devant l'hôtel Meurice. 1941
Chambre des députés
Palais-Bourbon, Paris 7e arr.
Des services du Militärbefehlshaber in Frankreich, ou MBF, (commandement militaire allemand en France) s’établissent à la Chambre des députés.
V de victoire et banderole "L'Allemagne gagne sur tous les fronts", juillet 1941
Sipo-SD (Gestapo)
Une équipe de la Sipo-SD (Sicherheitspolitzei und Sicherheitsdenst, appelée Gestapo) s’installe dès l’été 1940 à Paris pour traquer les ennemis du nazisme. À partir de l’été 1942, sur demande d’Hitler, Carl Oberg, chef suprême de la SS et de la police en France occupée, obtient que la Sipo-SD prenne les rênes de la répression et de la déportation des Juifs de France. Pierre Laval, de retour à la tête du gouvernement de Vichy, et René Bousquet, secrétaire général à la police, soutiennent dès lors la collaboration des polices pour la traque et la répression des résistants ainsi que pour l’organisation des rafles de Juifs en zones nord et sud.
ERR Rosenberg
Opération meubles (Möbel Aktion), nom officiel du pillage des appartements habités par des Juifs
L’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR), chargé de la saisie des œuvres d’art en France, entrepose au musée du Jeu de Paume les œuvres spoliées avant de les envoyer en Allemagne.
Réquisitions de main-d’œuvre
Le Reich ayant besoin de main-d’œuvre pour faire tourner son économie, il offre des rémunérations avantageuses aux ouvriers français acceptant de travailler en Allemagne. Les résultats étant décevants, il s’appuie sur le gouvernement de Vichy et son ministre Pierre Laval, qui instituent la « Relève », un échange d’un prisonnier de guerre pour trois départs en Allemagne, puis déclarent le travail forcé (STO) pour les jeunes français.
Ambassade d’Allemagne
Si le MBF est chargé de la mise en pratique de l’Occupation, c’est l’ambassade d’Allemagne, avec Otto Abetz à sa tête, qui tient la vision politique. Son objectif est de développer l’influence allemande en France. La politique de collaboration doit mener le pays à sa place, au second rang, dans l’Europe du Reich.
Propagande allemande
Affiches de propagande, 1941-1942
L’information est totalement contrôlée par l’Occupant. Très efficace, la propagande allemande joue sur plusieurs ressorts. Elle s’adresse au public intellectuel pour mettre en valeur la culture allemande. La Propaganda Abteilung surveille la presse, censure, contrôle les actualités diffusées au cours des séances de cinéma. Elle finance directement des journaux collaborationnistes et des expositions. En juin 1942, une société franco-allemande, France Actualités, a le monopole de la diffusion sur le territoire. Radio-Paris, est une station radio créée par la Propaganda Abteilung, animée par des journalistes français collaborateurs.
Militärbefehlshaber in Frankreich
Dirigé par Otto von Stülpnagel, le commandement militaire allemand en France (MBF) s’installe à Paris en 1940. Il est chargé de la sécurité des troupes allemandes, du maintien de l’ordre et de l’exploitation économique de la France au profit du Reich. Grâce à la collaboration du gouvernement de Vichy, il peut se concentrer sur une administration de surveillance. Sur demande d’Hitler, Otto von Stülpnagel édicte le code des otages en septembre 1941, suite à l’attentat communiste du 21 août au métro Barbès. Sont orchestrées des exécutions massives d’otages en représailles aux attentats de la Résistance. Au printemps 1942, le MBF est supplanté par la Sipo-SD dans l’organisation de la sécurité et de la répression.
Carl-Heinrich von Stülpnagel1886-1944
Le cousin de Otto von Stülpnage, le général Carl-Heinrich von Stülpnagel (1886-1944), lui succède en février 1942. Rappelé en Allemagne, celui-ci est condamné à mort et exécuté fin août pour avoir participé à l’attentat manqué contre Hitler en juillet 1944.
Dietrich von Choltitz1894-1966
Le 7 août 1944, le général von Choltitz reçoit le commandement militaire du « Grand Paris » directement d’Hitler. Il remplace le général von Boineburg-Lengsfeld. Le nouveau commandant s’est distingué en Russie et en Italie. Dans Paris, les troupes sont placées sous ses ordres, ainsi que celles, en banlieue, qui se regroupent sur un anneau défensif. Bien qu’il soit chargé de défendre les positions allemandes dans la ville et de réprimer toute tentative d’insurrection, il sait que ses forces, lourdement armées, ne sont pas suffisantes pour tenir face à une offensive alliée. La Résistance et les Alliés, quant à eux, redoutent qu’il suive les ordres et détruise Paris. Le 25 août 1944, les troupes de la 2e DB attaquent le Q.G. du commandant du « Grand Paris » à l’hôtel Meurice. Von Choltitz capitule. Il est emmené à la Préfecture de Police pour signer sa reddition puis, à la gare Montparnasse, les ordres de cessez-le-feu. Prisonnier de guerre, il est libéré en 1947. Il se présente dans ses mémoires comme un sauveur de Paris. Il est décédé à Baden-Baden (Allemagne) en 1966.
Otto von Stülpnagel1878-1948
Général de l’armée allemande, Otto von Stülpnagel est le commandant de l’administration militaire en France occupée (Militärbefehlshaber in Frankreich, MBF) du 25 octobre 1940 au 16 février 1942. Il met en œuvre, à partir d’août 1941, la « politique des otages », qui prévoit la sélection et l’exécution d’otages en représailles d’attentats commis contre les autorités allemandes.
Helmut Knochen1910-2003
Adhérent au parti nazi dès 1932, Helmut Knochen est chargé, à l’été 1940, d’organiser les services policiers nazis (Sipo-SD) en France occupée. À la tête d’un commando d’une vingtaine d’hommes, il traque les opposants, les Juifs, les communistes, les francs-maçons. Sous l’autorité de Carl Oberg à partir de mai 1942, il participe au lancement de la « solution finale » en France. Il est condamné à mort en 1954 puis gracié.
Julius Ritter1893?-1943
En mars 1942, Hitler charge Fritz Sauckel du recrutement de la main-d’œuvre, c’est-à-dire de l’organisation du travail forcé pour alimenter l’Allemagne. Son délégué pour la France est Julius Ritter. Il supervise le Service du travail obligatoire (STO), décidé en septembre 1942 et instauré début 1943. Il est abattu devant son domicile de la rue Pétrarque (16e arr.), le 28 septembre 1943, par un commando de la MOI (main d’œuvre immigrée) des FTP ( Francs tireurs et partisans, organisation de résistance armée clandestine communiste.
Otto Abetz1903-1958
En juin 1940, Otto Abetz est nommé ambassadeur du Reich en France occupée. Il connaît bien le pays et sa mission est politique. Il s’attache à développer la collaboration avec le gouvernement de Vichy. Il entretient de nombreux contacts avec des responsables politiques, Pierre Laval notamment, et les partis collaborationnistes. Arrêté en 1945, condamné à vingt ans de travaux forcés en 1949, il est libéré en 1954 et meurt quatre ans plus tard.
Carl Oberg1897-1965
Adhérent au parti nazi, Carl Oberg devient, en mai 1942, le chef suprême de la SS et de la police en France occupée. Il est en charge de la politique répressive et de la mise en œuvre de la « solution finale ». Il s’appuie sur l’administration et la police française, grâce aux accords signés avec le gouvernement de Vichy à l’été 1942. Condamné à mort en 1954 puis gracié, il retrouve la liberté en 1962, trois ans avant sa mort.